Vratt Staïm [Terminé] (Édité pour la MAJ)

Spoiler:

Vratt est pas vraiment vieux, il est carrément pas vieux, en fait. Du haut de ses 16 ans, il ne peut pas clamer haut et fort tout avoir vu de la vie, avoir une grande expérience de cette dernière et avoir vaincu tous les obstacles qu’elle lui présentait. En contrepartie, même s’il n’a que 16 ans, il a déjà vécu pas mal. Il était issu d’une famille tout à fait normale, dans la parfaite moyenne. Ils n’étaient pas riches, ils n’étaient pas pauvres. Ils avaient assez d’argent pour vivre et pour de temps en temps se permettre de plus amples plaisirs ! Et alors qu'il n'était encore qu'un bambin, les gens s'accomodaient à la terre nouvelle, et les scientifiques continuaient de crier « Eureka ! » à chacune de leur spectaculaire découverte sur l’étrange matériau qu’était le Divium… Tout ça, Vratt ne l'a jamais vu, ou alors ne l'a entendu que de la bouche de sa mère. Un jour, il y eut une découverte de trop, et la nature des hommes les rattrapa. La situation devenait tendue, les gens commençaient à se douter que tout allait bientôt dégénérer, et les politiciens parlaient déjà d'une catastrophe monumentale. Ainsi, fut crée la station orbitale, dans laquelle embarquèrent les parents de Vratt ainsi que sa soeur qui avait 4 ans, et ce pour un prix particulièrement élevé. Sa mère accoucha à bord de la station, en 2357. Il vécut dans une douce simplicité, qui quelquefois présentait des petits rebondissements. Une petite surprise, un évènement inattendu, un imprévu… En réalité, dans une vie planifiée, ne sortent du quotidien que ces petites choses qu’il n’est pas possible de prévoir. On se lève, on mange, on se brosse les dents, tiens, il n’y a plus de dentifrice ? Revêtons notre juste au corps de justicier, et partons vite en racheter ! C’est un peu l’idée. La seule chose qui sortait un petit peu de toute cette redondance, c’était la passion enflammée que vouait Vratt pour tout ce qui touchait, de près ou de loin, à l’informatique ! C’était un passe temps comme un autre, mais le jeune homme y passait vraiment beaucoup de temps… Un jour, la guerre fut finalement déclarée, mais il y avait une inconnue de plus, dans l’équation, cette fois ci. La Bombe-D… Et cette simple chose, que l’on peut résumer en 6 lettres, et en 7 caractères, allait pourtant tout changer. Vratt regarda le monde, petit à petit, s’effriter et dépérir. Lorsque la Bombe-D explosa, l’onde ressentie dans la station orbitale semblait lui apporter les cris, la douleur, la désolation. Il se tourna, un instant, vers les seuls visages connus au milieu de cette foule d’aristocrates, ceux de sa famille. Sa voix était lente et hésitante, ses mots étaient lourds… Il lui demanda :

"Pourquoi est-ce que ça devait forcément finir comme ça ?"

Il n’obtint jamais sa réponse, et ne l’obtiendra probablement jamais. Il regardait cette explosion massive, qui détruisait le monde qu'il aurait tant aimé connaître. Il espérait de tout son cœur que la plupart de ses habitants aient pu échapper à toute cette frénésie, et qu’ils aient survécu… Et tandis que les gens hurlaient à tout rompre, alors qu’ils s’apercevaient qu’ils allaient bientôt raterrir sur Verfandel, Vratt était quant à lui impatient d’y revenir pour commencer la recherche. Au moment fatidique, où la Station allait heurter le sol, l’adolescent ordonna fermement à sa sœur de saisir tout, n’importe quoi, mais de s’y tenir avec plus de vigueur que jamais. Elle était désemparée, toutes les installations pouvant servir de point de support étaient envahies par ces porcs « intouchables », qui s’y agrippaient à bras et à jambes. Vratt n’avait devant lui qu’une quinzaine de secondes, il a frappé violemment un de ces idiots dans ses "parties sensibles", pour que ses jambes sous l’effet de la douleur lâchent prise, libérant une place et une promesse de sûreté. Il tint la main de sa sœur et l’amena à cette installation, avant de littéralement s’envoler, sous le regard abbatu de ses géniteurs. Il avait été trop lent, et il n’avait pas eu le temps de s’accrocher à quoi que ce soit. Les différentes matières qui composaient l’extérieur de la station volaient un peu partout, et Vratt, comme quelques inconscients dans le même cas que lui, volait avec tous ces débris. Il s’éloigna du sol à une vitesse fulgurante, il savait pertinemment, au fond de lui, qu’il lui était définitivement impossible de survivre à une pareille chute… Mais après ce vol qui dura facilement plusieurs centaines de mètres, il vit une silhouette familière se dessiner. C’était un robot ménager habituellement utilisé pour nettoyer les couloirs de la station… Il était évidemment abimé, mais avait l’air de pouvoir marcher. Tous les robots, quels qu’ils soient, avaient des programmes d’urgence, et ces mêmes robots étaient aussi depuis bien longtemps déjà pilotables à distance. Vratt sentit l’espoir l’envahir, il n’avait cette fois encore que quelques secondes pour agir. D’un geste horizontal et linéaire, il alluma son ordinateur de bord, qui se trouvait sur son bras gauche. Il s’approchait dangereusement du sol, encore et encore… Les serveurs de la société gérant ces choses étant tous down, la sécurité avait été levée, et il eut le temps via une ligne de commande d’activer un programme utilisé d’habitude pour sauver les gens d’immeubles enflammés. Une sorte d’immense tapis gonflable recouvrit le sol en l’espace d’un instant, et Vratt raterrit avec une violence déconcertante dessus. Il sentait, sous ce matelas, épais de peut être deux ou trois mètres, le sol frapper son corps. Il le traversa en tout son long et tomba directement au sol, que sa tête frappa violemment. Il s’arrêta, et perdit connaissance.

Il se réveilla, environ trois, ou quatre heure après. Il ne savait pas qui il était, quel était son nom, pourquoi il était là, comment était il arrivé, ce qu’il se passait… Il ne savait rien. La seule chose dont il était certain, c’est qu’une vraie mare de sang coulait de son visage. Il ne savait pas comment réagir, et n’avait aucune idée du protocole en vigueur dans ce genre de situations… Mais il eut le réflexe d’utiliser cette chose étrange sur son bras gauche. Son ordinateur de bord, il était un peu cabossé, mais il avait survécu à l’impact. L’écran s’illumina et afficha discrètement, dans un coin, « Bienvenue, Vratt Staïm ! »… Il en conclut deux choses. La première, c’est qu’il savait lire. La deuxième, c’est que c’était son nom…. Et puisque jamais deux sans trois, il conclut finalement que peu importe ce qu’il avait oublié, il savait toujours, parfaitement, se servir de cet ordinateur.

Il se leva, et se dirigea vers ce même robot qui l’avait réceptionné quelques heures plus tôt. Il avait rangé ce tapis géant, et Vratt activa un petit programme qui ordonna à la créature robotique de guérir ses blessures. Le jeune homme fouilla la trousse de secours contenue par la chose et en sortit un bandage qu’il se passa autour de la zone blessée pour éviter de perdre du sang… Il se releva, et il comprit. À partir de maintenant, ce qui comptait, c’était de survivre... Ce n'était pas un acquis, et au bout de quelques jours déjà, il s'imposait des petits entraînements quotidiens dans le but de renforcer certaines de ses capacités, et si il stagnait à peu près dans la plupart des domaines, nul ne pourra nier que sa précision et son agilité s'en virent grandies. Il créa une petite maison, fit quelques petites choses, à gauchet et à droite... Et ne se contentant que d'un minimum plutôt strict, il survécut... Tout du moins, pendant les neuf dernières années.