[Mission - Vratt Staïm] Bug de l'an 2000

Votre mission acceptée, vous décidez de vous rendre au lieu de rendez-vous. Vous quittez donc la salle de briefing de la Citadelle et vous vous dirigez vers la serre qui se trouve en dehors du centre-ville dans lequel vous vous trouvez.

La serre était un dôme géant fait de verre, remplie d'une végétation abondante et verdoyante. Cette dernière était tellement dense par endroit que les chemins étaient parfois bloqués par des racines. Toutefois des panneaux indiquaient aux employés et aux visiteurs les différentes parties de la serre, à savoir "le potager", "la micro-forêt", "la salle de maintenance", et "la prairie". D'autres parties étaient en construction mais cela n'a pas réellement d'importance pour l'instant.

Vous êtes à présent à l'entrée de la serre, et vous voyez tout de suite pourquoi vous avez été appelé : des robots volaient un peu partout dans un chaos apocalyptique...

Que faites-vous ?

Alors qu’il cherchait les vivres nécessaires pour subsister quelques jours encore, Vratt se dirigeait vers le marché de la Citadelle, qu’il avait pris l’habitude de visiter lorsque certains besoins ne pouvaient plus être ignorés. Il suivait le chemin habituel qui était supposé le conduire à ce qui servait de marché, mais une chose a attiré son attention : une affiche. À priori, on recherchait quelqu’un qui soit capable de régler un problème de nature informatique dans une serre où les robots habilités à des tâches diverses avaient… pété un boulon. Pensant pouvoir résoudre un problème comme celui là, il se rendit dans le bâtiment étrange indiqué par l’affiche. Une femme assez tendue, ayant l’air tout particulièrement stricte, était assise derrière un bureau… Le contraste qu’avait l’intérieur avec l’extérieur était impressionnant. Dehors, le monde était laid, mort et dangereux. Ici, le sol était propre, les murs l’étaient aussi, tout semblait neuf… C’était une sensation très étrange. La femme flippante interpella le jeune homme.

" Que voulez-vous ? "

Dit-elle, d’un ton assez sec.

" Vratt Staïm, je viens pour résoudre le problème de la serre. "

La femme appuya sur un bouton et dit quelques mots à travers son interphone, avant de se retourner vers Vratt et de lui dire de monter à l’étage, ce qu’il fit. On le reçut brièvement et on lui expliqua le but de cette escapade, et après environ 1 minute 30 de consignes, il sortit pour se diriger vers la serre dont on lui avait donné l’emplacement… À quoi ça allait bien pouvoir ressembler ? Déjà, il devrait y avoir un bon paquet de végétaux… Une serre sans végétaux, c’est pas franchement utile, avouons le. Mais mis à part cela, ça pouvait se présenter d’un bon paquet de façons différentes. Peut être que le bâtiment était immense, peut être qu’il était minuscule. Était-il aussi propre et bien entretenu que cet autre bâtiment qu’avait visité Vratt quelques dizaines de minutes plus tôt ? Les robots avaient dégénérés, mais de quelle façon exactement ? En réalité, toutes ces questions étaient parfaitement inutiles, puisque si, au lieu de se les poser, on se contentait d’avancer, on aurait toutes les réponses tant attendues, et on se compliquera beaucoup moins la vie. D’ailleurs, tiens, faisons le !... Ainsi, Vratt, quelques minutes encore, marcha, pour finalement arriver devant le lieu si redouté ! C’est sans trop de surprise qu’il découvrit que c’était un bâtiment parfaitement banal. Une serre, quoi… Elle était tout de même bien imposante, puisque nécessaire à la vie des habitants de la Citadelle. Par contre, un petit quelque chose perturbait le jeune homme. Bien que tout fut silencieux à l’extérieur et que si notre regard ne déviait pas hasardeusement sur la serre, nous n’aurions rien remarqué… C’était un chaos innommable. À l’intérieur de l’édifice, des robots volaient et virevoltaient dans tous les sens, certains même s’étaient détruits entre eux à coups d’instruments de jardinage. Ne sous estimez la puissance d’une pince coupante, entre les mains expertes d’un robot créé pour l’utiliser ! Devant la serre, une horde d’ingénieurs hurlaient entre eux, ils cherchaient, cherchaient, mais ne trouvaient pas de solution. À chaque proposition faite, ils concluaient qu’ils avaient besoin d’aller à l’intérieur de la serre, ce qui était bien évidemment beaucoup trop risqué. Ils avaient maintes fois tenté d’utiliser un drone pilotable à distance, qui pourrait désactiver l’alimentation, mais le drone se faisait annihiler, désintégrer, détruire, anéantir, bousiller, défoncer, exploser, en moins de 30 secondes. Vratt appela les employés.

" Je suis Vratt Staïm, on m’envoie pour résoudre le problème de la serre. J’aimerais que vous me donniez un plan de la zone. "

Les ingénieurs se regardaient entre eux, ne sachant pas vraiment quoi dire. Certains riaient et se moquaient ouvertement de Vratt, qui était selon lui beaucoup trop jeune et trop frêle pour vaincre un pareil chaos. L’adolescent sortit de la poche de son pantalon l’ordre de mission qu’on lui avait confié à la fin du briefing, et sous les regards étonnés des ingénieurs, il se vit confier une carte. Voies accessibles, réseaux électriques, installations principales… L’essentiel, quoi. Il se plaça devant la porte et prit une grande inspiration. Il l’ouvrit et la referma vite derrière lui, de peur qu’un de ses robots dégénérés sorte et prenne la ville d’assaut.

C’était vraiment un sacré bordel, bruyant et explosif…Les différentes plantations qui n’avaient pas depuis quelques jours été entretenues bloquaient le chemin. Vratt avait besoin de dégager le passage, il lui fallait quelque chose qui lui permette de déblayer ça vite fait bien fait. Il regardait autour de lui, à gauche et à droite, et il vit un drôle d’ustensile, qui attira son attention. Il s’en rapprocha et l’examina, ça ressemblait à une faux, mais elle avait une lame à chaque bout de son bâton… Appelons la une double faux ! Elle avait l’air en assez bon état, et elle devrait sans aucun doute résister à des chocs, tant qu’ils ne sont pas trop violents. Il sortit un plan et chercha des yeux l’escalier indiqué sur ce dernier, qui permettait d’accéder à chacun des étages du bâtiment. Le voyant à environ cent mètres, il partit en sa direction, donnant d’amples coups de faux devant lui libérer le passage. Derrière lui, un bruit étrange se laissa entendre, il s’agissait d’un de ces robots détraqués, qui allait visiblement s’en prendre au jeune homme. Le robot agitait frénétiquement une immense cisaille qui sortait de sa façade, ce n’était pas excessivement dangereux, mais c’était plutôt effrayant. Vratt ne perdit pas son temps, et il activait son ordinateur de bord, il avait passé 9 ans à l’améliorer de diverses façons… Il portait un imposant bracelet à son poignet gauche, il appuya dessus d’une façon assez étrange, de part et d’autre du dispositif, qui aussitôt se mit à parcourir l’avant bras puis le bras de l’adolescent, pour devenir son précieux ordinateur, qui le recouvrait du poignet à l’épaule !

Ce qui lui faisait face était un robot comme les autres, cela ne devrait donc pas poser trop de problèmes de le reprogrammer ou de l’éteindre, puisqu’il était alors seul. Vratt ne voulait pas se perdre en de longues et pas forcément utiles phases de codage, il se contenta donc d’éteindre le robot qui tomba raide sur le côté, avant de reprendre sa course vers l’escalier. Des ronces, des herbes, des racines, tout semblait entraver la route du Survivant, qui était pourtant pressé, et qui ne voulait pas s’attarder au milieu de cette horde de bestioles dangereuses. Il n’était pas extrêmement à l’aise avec son « arme » nouvellement acquise, et il avait maintes fois manqué de lamentablement trébucher au fur et à mesure de son avancée. Il arrivait plus ou moins adroitement à éviter d’attirer l’attention des robots, mais ça lui demandait des contorsions diverses et variées qui le ralentissaient encore plus, alors que cela faisait plusieurs minutes déjà qu’il se débattait au milieu des plantes pour atteindre ce permis d’ascension ! Il arrivait finalement devant l’escalier alors qu’il entendait encore des grincements métalliques résonner dans la pièce, des bruits de métaux s’entrechoquant, de chutes… Un petit détail attirait son attention. Des capteurs étaient positionnés devant le fameux escalier... Vratt se posa une question. Si jamais il coupait le faisceau lumineux envoyé à ces capteurs, que se passerait-il ? Une alarme ? Ça ne serait pas un immense problème, mais si ça déclenchait l’attaque synchronisée de tous les robots présents dans la salle, ça en deviendrait un très gros. Pirater les capteurs prendrait une plombe monstrueuse, une plombe telle que l’adolescent préférait faire ça d’une autre manière. Il utilisa sa faux pour un par un briser les capteurs et finalement poser le pied sur la première marche. Il sortit à nouveau le plan que les ingénieurs lui avaient donné, et regardait à quel étage se situait l’ordinateur central. Il était, comme prévu, au dernier étage, le troisième. Vratt entama sa course qui cette fois ci ne fut ni au milieu des plantes ni au milieu des ronces… Que c’est beau, les escaliers ! Arrivé au deuxième étage, il s’apprêtait à grimper au troisième, mais un grincement attira son attention. Il se retourna, et ce qu’il vit lui a fortement déplu. Un robot qui secouait une cisaille géante, c’était assez facilement gérable, pour peu qu’on garde son calme. Une troupe de sept robots, ça l’était beaucoup moins. Tous s’étaient tournés en direction de Vratt et commençaient à avancer, sortant en rythme leurs ustensiles divers. L’adolescent fronça les sourcils… ça, ça n’était pas prévu.

Le premier robot était loin devant les autres, et à presque un mètre de Vratt. Il n’avait pas l’habitude des armes, mais il n’avait pas de véritable choix, ici. Il prit sa double faux dans la main gauche, et d’un ample geste horizontal, fracassa le processeur du robot… Là, il y avait un problème, la faux était coincée. Il lui fallu environ 15 secondes pour la déloger, en forçant avec ses pieds… Ce qui avait donné aux autres robots le temps de dangereusement s’approcher. Ils étaient encore six, et tous étaient assez proches les uns des autres. Un petit quelque chose attira l’attention du Survivant… Le robot du fond, à gauche… La plaque protégeant ses circuits avait été arrachée, ce qui pourrait très surement sauver le jeune homme ! Il laissa la faux sur place, couru jusqu’au robot suscité, et arracha au vol deux fils qu’il saisit de sa main droite. Le robot commença à trembloter sur place, et au bout de quelques secondes, son combustible prit feu, et il explosa, réduisant ses congénères à l’état de pièces détachées. Vratt soufflait un coup, et récupérait à nouveau sa faux, avant de courir jusqu’au troisième étage où il trouva la salle où reposait l’ordinateur principal. Il n’y avait personne dans la salle et Vratt y entra, vérifiant tout de même qu’il n’y ait personne caché dans un endroit peu visible. Il s’avança vers l’ordinateur et vérifia quelles fonctions lui étaient disponibles… Parfait

Il ouvrit la porte d’entrée, pour ne pas être pris au piège, et fit ce qui devait être fait. Il activa l’IEM, qui pompa tout le courant du bâtiment et désactiva subitement toutes les créatures robotiques en son sein. Il descendit au rez de chaussée et sortit, sans encombre, pour rejoindre les ingénieurs.

" Il faudra que vous réinitialisez puis reparamétrez tous ces robots, si vous ne voulez pas avoir plus de problèmes. Pour l’instant, ils ne se réveilleront pas d’eux même, mais faites quand même attention. "

Sur ces mots, il quitta la zone de la Serre pour retourner à ce fameux bâtiment où il avait pris cette petite mission. Il s’y rendit, revit cette fameuse femme affreusement coincée. Cette fois ci, il ne fut redirigé nulle part, et c’est cette même dame qui lui remit sa récompense. Vratt sortait et regardait sa paie… Ça n’était pas vraiment énorme, mais ça lui permettrait de vivre pendant environ un mois !

Le calme était enfin revenu dans la serre, bien sûr tout avait été cassé, les arbres étaient couchés sur le sol, les fleurs piétinées, la rivière asséchée et les carcasses des robots traînaient encore ici et là. Vratt avait fait du bon boulot et les ingénieurs étaient encore étonnés qu'un simple adolescent puisse réussir à faire ce qu'une poignée d'ingénieurs diplômés n'arrivaient pas. Nul doute que le nom de Vratt Staïm restera dans leurs mémoires...