Identité
° Nom & Prénom : OGAT Enni
° Age : 19 ans
° Peuple : Infectée
° Pouvoir : Soin
° Modification de l'apparence : des mèches blanches dans la chevelure et des ongles durs comme l'ivoire et d'une couleur perle opaque.
° Arme : /
Au plus profond de moi...
° Apparence : Mince, voire chétive, Enni à l'ossature fine et légère semble être faite de verre ; frêle et fragile, on la croirait susceptible de se casser au moindre choc. Vêtu d'habit masculin, elle pourrait même passer pour un jeune adolescent dégingandé.
Oui, c'est une maigre jeune fille noiraude, la petite Enni. Il n'y a que sa longue chevelure pour casser son apparence de garçon manqué. Crinière raide, d'un chocolat très sombre, toujours lâchée sans soucis de mise en scène. Une couleur qu'elle déteste : trop terre. Trop noire. Ses yeux noisettes eux aussi sont trop boueux, tout comme sa peau mate, qu'on dirait brunie par le soleil. Souillées... Le blanc est si parfait, lui ! Beau, absolu, comme une lueur d'espoir. N'est-ce pas un signe d'un dieu ces mèches pâles de couleur lune qui s'entremêlent dans ses cheveux ? Ses ongles perles, contrastant violemment avec sa peau foncée, ne sont-ils pas un indice de son toucher divin qui soigne ? Oui, le blanc est parfait. De ce fait, pour compenser son être partiellement impur, elle essaie de ne s'habiller que de blanc, ou du moins de couleur à peu près pâles ce qui est plus facile à trouver et à entretenir.
Malgré l'imperfection de son corps, elle se tient toujours droite, le regard perdu en avant, loin, loin du monde... Ce qui lui donne un air rêveur, le même que celui d'un camé qui viendrait de recevoir sa dose et qui serait parti sur les sentiers du rêve, si haut dans le ciel. Un ciel qui apparaitrait bleu et pur, bien sûr. Étrangement, de la jeune fille réservée et rêveuse émane un certain charisme. Non pas celui qui fait se retourner les gens dans la rue, qui attire, attrape et emprisonne le regard pour ne plus jamais le relâcher, non, Enni est différente. Sa présence ne s'impose pas ; elle est diffuse. Elle pénètre lentement l'esprit, léger poison sans goût, pour s'y installer définitivement. On ne la remarque pas tout de suite, mais on ne l'oublie pas : elle colle à la peau comme une mauvaise odeur.
° Personnalité : Ce monde est laid.
Mort. Mutation. Horreur.
Alors il faut effacer ce qui ne va pas. Frotter. Nettoyer. Inlassablement.
Enni s'est complétement renfermée sur elle-même depuis la catastrophe, comme bloquée dans une enfance éternelle où elle vivrait dans un univers parallèle complétement imaginaire. Associable, plus par indifférence que par peur ou par crainte, lunatique, rien n'a de valeur pour elle. Rien. Sauf une espèce de pureté, de perfection qu'elle recherche inlassablement. Maniaque, paniquée par la saleté et les tâches, elle ne jure que par le blanc. Elle n'aime que cette netteté pure et absolue.
Mais la jeune fille peut se révéler déterminée, ou plutôt tellement inconsciente des dangers qu'elle ne comprend pas quand il faut abandonner. Idéaliste, malgré sa froideur, elle peut être capable d'amour ; la preuve en est l'adoration absolue qu'elle porte à son frère. Mais elle semble avoir perdu toute sorte de compassion... Sauf pour ceux qui restent purs. Intolérante, elle refuse d'écouter les avis qui perturbent ses croyances. Persuadée que sa légère folie est vérité, que les paroles qu'elle entend murmurées par une fée dans sa tête sont divines, elle est incapable de se remettre en question, mais aussi d'accepter l'imperfection. Pour elle, il y a toujours moyens d'essayer de rester pur et bon. Ceux qui échouent sont les faibles et les viciés. Et ces gens-là, de la même manière qu'elle oublie cette Terre salie, elle les ignore. Enni sait parfaitement effacer de son esprit ce qui ne lui convient pas. Quand ce qui se présente à ses yeux ou à ses sens entre en contradiction avec sa vision de la vie, alors elle le chasse de sa tête. Purement et simplement.
Sa seule obsession est de rester pure.
Pure et parfaite.
° Histoire : L'univers d'Enni, c'était son grand frère. Comme il était beau ! Comme sa loyauté, sa force, sa droiture et sa fierté lui allaient bien ! De toute façon, elle ne se souvient de rien avant lui. De rien avant la guerre.
En fait, c'est un peu faux. Car parfois, dans ses cauchemars, elle se rappelle. Il lui revient alors des images au goût amère de sang et de trahison. Des images d'une mère qui explique qu'eux deux doivent rester sur terre, et qu'il est important qu'elle les abandonne, qu'elle parte sur la station, au vu de son importance dans le monde scientifique. Puis des flashs sur la guerre. Non, ne pas parler de l'horreur de voir chaque matin son frère partir de leur cachette pour chercher à manger, ou simplement de quoi boire. Ne pas parler du reste. Mais peut-être se souvenir que c'est dans ces moments de cendres et de peurs que la petite fée est venue pour la première fois parler à Enni. Qu'elle a commencé à lui chuchoter des mots purs et pâles. Des mots pour la sauver, pour sauver les hommes et les empêcher de mourir.
La pureté, c'est simple. Ne pas verser le sang, ne pas faire le mal, ne pas rechercher la possession dans toutes ses formes. Rester simple, rester droit, rester propre. Propre sur son corps et propre dans sa tête. C'est même beau, la pureté. C'est l'honnêteté, l'absolu, la transparence. Tout le contraire de la mort.
Car c'est ignoble, un corps mort.
De ça, Enni s'en souvient. Après la Guerre et la Bombe-D, après leur miraculeuse survie, Enni et son frère vagabondèrent longtemps dans un monde détruit pour chercher un endroit dans lequel être enfin en paix. Et ils croisèrent beaucoup de corps mort. Mais la jeune fille n'en ressentait aucune tristesse. Car sa fée le lui expliquait : s'ils sont morts, c'est parce qu'ils étaient mauvais, qu'ils s'étaient souillés ; et les impurs ne méritent aucune pitié. Et quand son frère tuait les monstres qui tentaient de les attaquer, Enni avait peur. Ce n'était pas les créatures atrocement mutées qui la paniquaient, même si elles l'effrayaient un peu, il faut l'avouer. Non, son frère la terrifiait. Il tuait. Il retirait la vie. Et elle comprenait à cet instant qu'il devait l'avoir fait un grand nombre de fois, durant la guerre. Et peut-être à d'autres hommes.
Ne t'inquiète pas Enni ! lui susurrait son adorable fée, ne t'inquiète pas ! S'il n'ôtait la vie qu'aux êtres impurs, ton frère ne sera pas corrompu.
Alors, le jour où un Thingie broya son frère de ses deux pattes avant, Enni dû en déduire qu'il s'était souillé à un moment ou à un autre pour être puni d'une si atroce manière. Non. Oublier ce moment, oublier sa fuite, le noir qui écrasait son esprit d'un désespoir atroce, oublier même son sauvetage par cet inconnu bienveillant qui amena la jeune fille hébétée et en larmes à Tyra. Oui, il faut oublier. Une nouvelle vie a commencé.
Restons pure. C'est tout ce qui importe.
Jeu 4 Nov - 23:09
